SEXE GOLF ET SCIENCE FICTION

Aujourd’hui, c’est la journée golf entre deux jours de pluie sur la région des verriers où j’ai travaillé pendant des années. L’hiver donne encore une nuit tombante, avec cette douceur au petit matin digne d’un bon réchauffement climatique, avec ces petites touches de brume enveloppant la grisaille et masquant les magasins encore fermés à cette heure.

Le quartier, à mon retour, sera certainement désert. Seuls quelques passants filent à l’anglaise, trop pressés de rentrer pour démêler les fils de leurs amours, de leur vie, et se mettre les pieds sous la table, les yeux rivés à la télé pour une routine comme dans le film « Un jour sans fin ».

Je renifle, car la gifle acérée du froid me pince, je relève mon col roulé pour garder tout contre moi une petite certitude de confort et de chaleur. Ma partenaire, enrhumée, assise au chaud à l’intérieur d’un calme bistrot, le sac posé contre la table près d’un portable, commande, d’une voix douce, une infusion avec un nuage de lait. J’observe ce charme rêveur et mélancolique de la femme qui vient de passer 60, mais je ne sais comment aborder le sujet sans paraitre ridicule.

Je voudrais bien après le golf finir la journée avec elle pour une séance de sexe débridée que seule une femme de cet âge peut vous donner, attestant l’idée que c’est dans les vieux pots que l’ont fait les meilleures soupes. Enfin, le but du jour, c’est quand même le golf, pour le reste, c’est de la science-fiction pour les jeunes générations.

FM