VUITTON LE PONT DE LA RIVIÈRE COUAC
Nicolas Ghesquière, fasciné par la Corée du Sud et par ses habitants, présentait sa collection sur « le pont Jamsugyo » populariser dans le thriller, « K-thriller », si vous avez Netflix. L’histoire d’un monstre qui capture les humains aux abords du fleuve pour se nourrir, comme les groupes de luxe Français qui absorbent le luxe mondial. Pour amplifier l’impact visuel du défilé, Louis Vuitton a fait appel au réalisateur de Squid Game, Hwang Dong-hyuk, pour construire la scénographie du défilé. Toutefois, il n’est pas vraiment difficile de présenter un défilé sous un pont qui ressemble à une autoroute de 795 mètres, peinte d’un bleu Klein ; la dernière acquisition du seigneur pour son musée.
Le nom du pont signifie en coréen « submerger ». Comme un vaisseau qui sombre, on entend autour de lui le fleuve immense et sombre qui se soulève pour engloutir le monde des bimbos de la mode, mais cela n’arrivera pas. Vuitton, sans espoir de salut, et quand le pont s’entrouvre, parmi les piliers, le public terrifié par les haut-parleurs se dresse pour regarder l’oiseau qui plane au-delà du nuage qui frissonne d’horreur de voir son pont si embouteillé de 1 600 invités.
Comme ce voyageur dans des mers inconnues, le gouffre du fleuve à nos pieds s’amoncelle et une tendance à la foudre se fait ressentir, mais la puissance du groupe mettra au pas cette météo qui ne pourra pas bousculer ce vaisseau sur l’abîme de Séoul.
En voulant relier l’Occident et l’Orient, Hwang a mélangé la musique folklorique traditionnelle sud-coréenne et les airs vintage de K-pop à la musique occidentale contemporaine, voulant ainsi tisser un paysage sonore qui vibre des accents intrépides de la terreur, pour un « voyage diplomatique » sur la symbolique du pont, représentant le passage vers l’au-delà, un message du groupe peut-être ?
HoYeon Jung, la star de « Squid Game » et ambassadrice de la marque Louis Vuitton, a ouvert le bal avec un coupe-vent bleu vif à fermeture éclair ancrée dans une jupe en cuir cloutée, la caution haute couture de la série. Suivi d’une autre version jaune semblable aux vêtements que portaient les gardes masqués dans le thriller et le tout inondé de teintes d’inspiration vintage.
Pour le final, Ghesquière a emmené sa Vuitton girl sur une voie bohème, avec des maxijupes en lin et des robes en jersey plissées longues trainant au sol, qui ont été associées à des blazers fluides sans revers ou à des redingotes en tweed gaufré. Mini pochettes avec des breloques monogrammées pendant comme les pendus de Tulle. Le fourre-tout Atlantis est de retour, apparu pour la première fois dans la collection automne 2016 de la marque, et décliné dans un format mini, qui sera en rupture à son arrivée sur les étagères de la Samaritaine.
Pour le final, les flancs du pont projettent un nuage bleu d’eau à une époque où tout le monde manque de ce précieux breuvage ! Après le Show, les invités se sont rendus sur l’île flottante voisine, « la crème des crèmes », pour contempler une merveille architecturale en verre construite sur la rivière Hangang. Le chic ultime trempe sa noirceur dans la pénombre, mais dans quel monde Vuitton !
FM