CHAMPAGNE PIERRE PÉRIGNON
Dans le monde pétillant des petites bulles, le champagne ne fut pas inventé en une seule nuit comme le prétendent les gens de la profession. Il est vrai que le secret de fabrication du nouveau vin fut découvert rapidement, car les recherches ne durèrent que trois ou quatre ans et, à l’échelle de l’histoire millénaire de la vinification, autant dire, en effet, que c’était un temps court.
Le champagne apparu en 1674, et un ouvrage de référence en matière de cuisine et de vin le décrivait comme la boisson incontournable et l’un des meilleurs vins français. Dès lors, l’ascension du champagne fut irrésistible. Peu de chose évoque le luxe autant que le champagne et le plus étonnant sans doute, c’est qu’au cours de son histoire, longue de plus de trois siècles, jamais il n’y eut un moment où ce ne fut pas le cas.
Depuis la fin du XVI siècle, on a toujours considéré qu’une fête ou une cérémonie, et en outre, ce nouveau vin moussant était devenu partie intégrante de la nouvelle image de la France et des Français que Louis XIV avait décidé de façonner.
Comme le dit Voltaire dans son poème, « Le Mondain » : « Ce vin frais a l’écume pétillante et l’image brillante de nos Français, pour un vin léger et raffiné pour une nation étincelante et pleine de classe. » Ce nouveau vin national Français fut la création d’un seul homme, un de ces visionnaires qui contribuèrent à donner de l’éclat au règne de Louis XIV, cet homme à mille lieues des génies du marketing de LVMH.
C’était un moine bénédictin, qui tirait satisfaction de ce miracle qu’il faisait avec les raisins, totalement dépourvu d’un quelconque désir de gloire personnel. Si ses coreligionnaires n’avaient pas pris la peine de transmettre ses exploits à la postérité, nous ne saurions pas que le nom évoque l’une des marques les plus prestigieuses de champagne, Dom Pérignon.
A la fin des années 1660, Dom (Père) Pierre Pérignon (j’explique pour les gens du luxe qui ne le savent certainement pas ) devint maître cellérier de l’abbaye de Hautvillers, près d’Epernay. Il y demeura jusqu’à sa mort, en 1715 ; sa vie et celle de Louis XIV s’achevèrent en même temps. Et plus tard « Dom Thierry Ruinart », un autre bénédictin, élève de Pierre, créa son champagne.
Le champagne fut donc inventé au moment précis où toutes les conditions, qui permirent son succès phénoménal, étaient sur le point d’être réunies. De sorte, qu’il devint le vin pétillant d’une époque brillante celle de Louis XIV, le seul vin qui scintillait à la lumière des bougies et des miroirs, et pour le Roi Soleil, vous avouerez, c’était de bon aloi. Quand à nos seigneurs d’aujourd’hui, ils continuent de perpétuer cette histoire de la France, qu’ils vendent sur l’ensemble de la planète à des Rappeurs qui, lorsqu’ils le commandent, disent : « Faites péter une Dom Pet » pensant que le bruit à l’expulsion du bouchon serait un bruit scatologique. Mais, dans quel monde Vuitton!
FM