CRITIQUE DE MODE, OÙ ÊTES VOUS ?
On l’appelle le « Salaire de la peur » et, c’est Monsieur Arnaud qui donne le « La ». Mais, peut-on aujourd’hui critiquer la mode et le luxe ? Car, ici, je ne parle pas de Bernard mais de Georges. La question, qu’il faut se poser, est : « Y-a-t-il encore des critiques de mode dans cette profession » ? Car les industries du luxe cadrent les journalistes et les influenceurs en les mettant sous perfusion d’argent ; c’est le salaire de la peur.
Pour ma part, je n’ai jamais rencontré que des courtisans, et d’infatigables scribouilleurs qui vivaient au crochet des marques, des faux talents métaphoriseurs de mots ampoulés, ne parlant jamais avec réflexion. Mais, les marques se contentent de peu, car pour elles, il vaut mieux un bon valet aux ordres non hostile au banal que l’on peut tordre à foison, qu’un chef des odeurs louches qui pourrait lâché une vérité lors d’un petit moment d’égarement.
Si vous critiquez ces groupes, et même si cette critique est constructive, ceux-ci vous blacklistent systématiquement pour vous reléguer dans les bas-fonds de leur fosse à purin, mais aussi pour vous faire comprendre qui est « le maître de ces lieux », une sorte de purgatoire du luxe où il faut passer pour montrer votre allégeance avant d’atteindre le paradis, un quatre pattes obligatoire en signe de soumission.
Mais, où sont passés ces indépendants d’autrefois, ces critiques qui éreintaient les marques et qui osaient nous montrer de la couture des infâmes. Critiquer aujourd’hui les marques et la mode, c’est critiquer Monsieur Arnault, Monsieur Pinault, et d’autres orgueilleux comme des filles publiques. Alors, comment faire pour avoir la liberté de décrire la réalité : « car sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ».
Mais, le salaire de la peur le voilà, c’est celui qui ne donnera pas dans le futur des monstres de la critique comme autrefois Balzac, Zola, ou Lamartine et j’en oublie beaucoup. Voilà la disparition de ce qui était devenu une forme de culture à la française. Mais soyons heureux, maintenant, nous avons les Kardashian – « It is amazing »- pour seul vocabulaire. Un tweet pour un Tweed. Jamais femme n’avait fait pareil effort pour avilir l’humanité.
Anonymode