LES PARLEMENT’EURS

Force est de constater que rendre compte de la réalité complexe du processus décisionnel Européen avec humour n’est pas chose aisée, et les visages qui se dessinent de ces charlatans du chien de Diogène, députés mercenaires, regardant l’absurde avec les yeux de ces ruminants qui regardent les trains passés, sont concentrés dans une série sur France 5. L’équivalent européen de la cultisme sitcom américain (Veep), pour brocarder un Parlement Européen comme une comédie à l’Italienne, qui vous fait hurler de rire et qui vous laisse néanmoins un mauvais goût dans la bouche au final.

Pour expliquer, tout en divertissant, la série « Parlement » nous présente, à travers les yeux de Samy, un jeune assistant parlementaire parachuté dans l’institution pour assister un député centriste dont l’activité n’a d’égal que l’intelligence, approchant du zéro absolu.

Avec Samy, nous découvrons peu à peu les différents ressorts juridiques et les jeux de pouvoirs au sein du Parlement. Les personnages, très caricaturaux et leur stupidité intrinsèque nous plongent dans une critique au vitriole des comportements. La série met en scène des députés sans réelle motivation, répondant à des injonctions et des mots clés tels des chiens bien éduqués. Dénonçant des députés inactifs laissant la main mise à une Europe technocratique.

Ainsi, le député Français et son homologue Britannique sont présentés comme deux attardés mentaux très proches de la réalité, deux parachutés qui pour l’une jette l’argent par les fenêtres pour aller voir la comédie « Cats » à Londres, comme moyen de se soigner d’une dépression chronique d’avoir voté le Brexit comme tous les Anglais qui se rendent compte qu’ils ont fait une erreur, et refusent de se l’avouer comme souvent nos amis de la perfide Albion.

Et le Français cossard, apostat sectaire, iconoclaste barbare hernaniste, qui baigne dans son empire du néant, et qui après cinq années au parlement ne sait toujours pas comment celui-ci marche. Se cachant dans les couloirs pour refuser tout travail qui lui serait demandé. Et pour finir, la caricature de l’assistant parlementaire Allemand, doté d’un certain potentiel comique, manipulateur et chevalier de la routine, ayant un objectif sans nuance à remplir et qui comme bon fan de l’Allemagne d’Erich Honecker, a l’absurdité de penser que son travail est justifiée. A noter la prestation de William Nadylam, haut fonctionnaire de la Commission, afro européen, qui donne la touche particulièrement élitiste des gens qui fréquentent Bruxelles à plein temps. Bref, une série qui mérite le détour sur France 5 en replay à voir absolument.

F